À propos de moi

Tout comme Marc Aurèle, j’ai appris de ma mère Kuluanda : la piété, la libéralité, l’habitude de s’abstenir non seulement de mal faire, mais de s’arrêter encore sur une pensée mauvaise. De plus : la simplicité du régime de vie, et l’aversion pour le train d’existence que mènent les riches.

De mon père Manjolo: n’avoir point fréquenté les écoles publiques ; avoir, à domicile, bénéficié de bons maîtres, et avoir compris qu’il faut, pour de telles fins, largement dépenser. De la réputation et du souvenir que laissa mon père : la réserve et la force virile.

De mon ami Kä Mana : réprouver les futilités ; ne point ajouter foi à ce que racontent les charlatans (pasteurs) et les magiciens sur les incantations, la conjuration des esprits et autres contes semblables ; ne pas nourrir des canailles ni s’engouer pour des folies de ce genre ; avoir pris goût à la philosophie, et avoir eu pour maître d’abord Dostoïevski, puis Nietzsche et Mudimbe ; m’être appliqué, dès l’enfance, à composer des dialogues (…).